Une vie digne d’être vécue

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«La vraie vie, c’est une vie digne d’être vécue!
C’est une vie en laquelle le comportement extérieur
est en totale adéquation avec le ressenti intérieur
le plus profond!»

 

Qu’est-ce que la vraie vie? Qu’est-ce qu’une vie digne d’être vécue? Qu’est-ce que la vie sans le savoir des Lois existant, depuis l’Origine, dans tout l’Univers? Qu’est-ce que la vie sans le Savoir au sujet de Celui Qui est l’Auteur de Tout? Est-ce une vie digne d’être vécue? De ce point de vue, combien vide est la vie que de nombreux êtres humains mènent, encore aujourd’hui, sur la Terre!

La nostalgie, éprouvée en provenance de l’esprit, pour enfin mener une vraie vie, digne d’être vécue, devrait aller, oui, jusqu’à faire éclater notre coquille terrestre! Elle devrait jeter bas tout ce qui nous alourdit, afin d’enfin obtenir la liaison avec le Haut, avec la Lumière de notre Origine!

Que voulons-nous, au quotidien? Observons-nous bien, les autres et nous-mêmes. Que voyons-nous ? Uniquement des désirs intellectuels constamment dirigés vers des choses terrestres. Mais, en un sursaut du ressenti nous pouvons arriver à éprouver que:

L’attitude mentale consistant à, en notre qualité d’être humain se trouvant ici sur Terre, ne vouloir {obtenir} que ce qui est terrestre, est tout simplement abominable! Pour chaque être humain n’ayant pas encore garrotté et ligoté en lui l’esprit, dans son caractère épouvantable, une telle pensée est, tout simplement, dégradante et même avilissante! Elle nous abaisse au niveau de la condition animale!

Et c’est pourtant ce qui s’est produit. Nous soumettons, dès l’âge le plus tendre, nos enfants à un odieux conditionnement: l’instruction terrestre dont le but est quasi-uniquement d’activer au maximum l’intellect. Toute la mentalité des enseignants et des parents n’est dirigée que vers un seul but: remplir la tête des «élèves» - que, au lieu de les élever, l’on abaisse ainsi - jusqu’à ce qu’ils deviennent capables d’obtenir le profit terrestre maximal! Mais la vie véritable, c’est-à-dire la vie du Cœur, est demeurée vide; car, pour les choses du Cœur «l’on manque toujours de temps», et donc, surtout, d’intérêt.

Seule la formation – laquelle ne peut avoir d’autre objet que celui de donner une forme - en vue d’un quelconque métier terrestre demeure le but le plus élevé, en fait, quasiment l’unique! En certaines écoles, et dans les églises, accessoirement, l’on parle, parfois, encore, de Dieu et de Sa Volonté aux enfants, mais d’une manière telle que leurs yeux doivent demeurer aveugles, de sorte que, pour cette raison, cette façon de faire ne soit qu’une forme vide.

Toutefois, l’on ne se contente pas de générer ainsi des formes vides, mais l’on va même encore plus loin, puisque, étant donné que de telles formes vides permettent le statu quo, l’on recherche même à les faire prévaloir sur le vivant. Elles sont, en effet, les garantes qu’aucun souffle révolutionnaire ne viendra se répandre sur les institutions mortes ne tenant encore debout que par la «force de l’habitude», que rien ne changera, de sorte que les esprits paresseux puissent tranquillement continuer leur sieste…

Car celui qui apprend la forme et s’assujettit à elle, qu’il s’agisse d’évêques, de curés, de directeurs d’école, ou de qui que ce soit d’autre, existe et vaut ... devant la vanité des êtres humains. Mais que vaut-il en regard de la Vie Elle-même?

De ce fait, provenant de leur tréfonds, le réveil spirituel de quelques-uns est craint et détesté. Celui qui, en effet, ne se laisse pas envoyer balader avec des formes vides, mais, de tout son être, aspire à une totale absence de lacunes est, par les adeptes des formes, considéré comme un fauteur de troubles! Il est perçu comme nuisible à la {fausse} «paix» - qui n’est qu’une léthargie – de tous ceux qui, sous la «garde» de leurs institutions de façade – églises, écoles, casernes ou autres, laissent tranquillement sommeiller leur esprit. Il dérange.

Cependant, vouloir considérer un «Réveilleur» comme un «perturbateur»  n’est que la tentative de se recouvrir d’un «manteau de protection», lequel n’est fait que de crainte et d’insécurité personnelle. La plupart des «éducateurs» sont, spirituellement, beaucoup trop paresseux pour entendre un cri de Réveil et, suite à cela, grâce à une pensée et à un examen personnels, ainsi se ressaisir, de sorte que, chez les croyants endormis, jamais n’arrive à surgir … l’inquiétude. Ils continuent et continueront toujours à tranquillement somnoler, jusqu’à ce que, pour finir, ils se tiennent au-devant d’un «trop tard!» et qu’ils se trouvent devant l’horreur, qui, durement, réveille et, en un éclair, apporte, enfin, obligatoirement, la Re-Connaissance à laquelle tout le monde est, avant le naufrage, de gré ou de force, finalement contraint.

Les églises et les écoles en tous genres, lors du réveil d’un esprit humain, s’inquiètent, parce qu’elles craignent qu’alors la vacuité de leurs formes ne puisse, par trop, devenir manifeste. Elles veulent, parmi leurs adhérents, maintenir la «paix», afin de ne pas les perdre. Cependant, une telle soi-disant «paix» est fausse; car elle conduit à l’épuisement, à la stagnation et au naufrage, puisque lui fait défaut le mouvement que les Lois, partout dans la Création, suscitent! Le mouvement personnel, l’aspiration vers le Haut, de chaque esprit humain!

Mais étant donné que les églises ne sont elles-mêmes que des formes elles ne peuvent pas non plus donner la Vie, mais, de nouveau, seulement la forme! Cependant, avec une forme apprise, alors que cette forme ne procède pas de la vie même, de l’expérience vécue personnelle de son esprit, comment un être humain, face à l’éternité, pourrait-il continuer à subsister?

Nous les êtres humains, laissons donc enfin jaillir en nous l’esprit, qui veut et doit briser ses chaînes!

En vue du métier terrestre, nous n’avons, jusqu’ici, été formés qu’à la forme, qui, telle une machine, met à l’épreuve la capacité intellectuelle terrestre.

Mais tout cela, nous le laissons ici, derrière nous, avec notre corps gros-matériel terrestre, parce qu’en dehors de la Terre gros-matérielle nous n’en avons plus besoin, puisque le corps terrestre n’existe, en effet, que pour le temps de la présence du Noyau spirituel dans la matière grossière.

Et c’est à cela que nous avons, jusqu’ici, voué notre existence terrestre tout entière! Comme si nous n’étions pas capables de penser par nous-mêmes {au fait} qu’en tant qu’êtres humains nous ne sommes tout de même pas ici, sur Terre, uniquement pour une telle activité!

À l’école nous apprenons à développer nos capacités à gagner de l’argent. Après cela, nous cherchons ensuite à fonder une famille et à l’entretenir. Ainsi, selon les conceptions actuelles, nous sommes de braves citoyens terrestres et des êtres humains tout à fait comme il faut. Simultanément, nous cherchons aussi à accumuler des biens matériels terrestres pour nos vieux jours, afin de pouvoir, tranquillement et sans soucis, jouir de notre fin de vie.

Ceci est, du point de vue courant, l’exemple d’un bon être humain, aujourd’hui, sur la Terre! Et lorsque nous voulons mutuellement nous en récompenser, lorsque nous voulons répandre des fleurs sur les chemins des membres de notre famille, nous nous apportons encore, à nous ainsi qu’à eux, des divertissements et des joies au cours de bons repas bien arrosés ainsi que dans les plaisirs, sorties ou théâtre, fréquentation des bals et des concerts, dans les voyages et encore tant d’autres choses des plus agréables. Nous fréquentons les distractions et les divertissements. Nous équipons notre maison tout à fait gentiment, ou même avec luxe, avec le dernier cri de la mode et de la technologie, bref, ce que nous pensons et faisons, cela se borne toujours uniquement au terrestre, parce que nous y trouvons notre limite.

Qu’avons-nous donc de plus que les animaux qui vivent en liberté et se soucient de leurs corps? Pas grand chose; car nous agissons, en ce domaine, tout à fait exactement pareil qu’eux, à cette distinction près qu’en notre qualité d’êtres humains nous avons des désirs d’un genre plus élevé ou plus sophistiqué. à la différence, toutefois, qu’en cela nous ne sommes absolument pas naturels. Pas une fois nous ne pressentons quel préjudice nous nous causons à nous-mêmes ainsi qu’aux nôtres. Face à cela, le profit terrestre extérieurement apparent ne compte pour rien.

Pourtant, si nous nous maintenons suffisamment forts et vifs en esprit, alors nous pouvons, en toute confiance, jouir pleinement et sans dommages des agréments en tous genres, car, en plus de cela, nous accomplirons encore, malgré tout, ce qui doit être accompli par nous, dans la Création, en qualité d’êtres humains.

Il s’agit, principalement, en cela, d’un comportement que l’on qualifie, aujourd’hui, d’«écologique». L’écologie peut ici être définie comme la conformité du comportement terrestre à la Reconnaissance intuitive des Lois de la Création.

Car, depuis longtemps déjà, nous sommes beaucoup trop faibles en nous-mêmes pour pouvoir le faire et, brisant tous les cycles, nous ne rendons plus à la Terre - Gaïa ou Cybèle (si belle!) -, qui sait pourtant exactement mettre en valeur les beautés de cette Création, ce qui lui revient, sans, encore en plus, lui nuire ou lui causer ainsi du tort.

Nous ne le pouvons plus, car nous nous sommes perdus en elle! Nous nous sommes «terrestrisés», «matérialisés». Depuis bien longtemps nous ne régnons plus sur la Terre gros-matérielle, mais, de mille manières, par nos excessifs attachements au matériel, nous nous en sommes faits les esclaves!

Comprenons donc enfin pourquoi cela arrive: trop d’intellect et pas assez de Cœur! Pourtant, en un superbe alexandrin, le poète romantique français Alfred de Musset a justement écrit:

«Ah! frappe-Toi le Cœur, c’est là qu’est le Génie!»

Vide, c’est ainsi que, à cause de nous, repose, maintenant, la très belle vie de cette Terre! Vide, sans haut but! Pourtant, à partir de tout ce qui existe nous pourrions et devrions créer quelque chose de valable! La véritable jouissance ne nous est exclusivement possible que par l’activité constructive conforme aux Lois! Beaucoup plus que ce que nous avons fait jusqu’ici nous est aujourd’hui possible! Cherchons donc la différence ici existante. En toutes choses nous devons être des artistes! Et il n’y a pas d’Art sans une activité du Cœur!

Si nous donnons enfin à notre aspiration terrestre une nouvelle direction, plus juste et plus vivante, nous verrons alors, en premier lieu, ce que comporte en elle-même la capacité de jouir, alors seulement nous apprendrons à connaître, liée à la vraie vie, aussi la vraie jouissance.

Ainsi que chaque authentique artiste trouve sa joie dans l’activité de réalisation elle-même, bien davantage que, plus tard, dans la contemplation de la beauté de son œuvre achevée, ainsi doit-il en être pour nous, si nous voulons trouver notre pleine valeur dans la Création où nous vivons! Mouvons-nous par nous-mêmes, afin d’éprouver la Joie du Mouvement!

Pour y arriver, de la part de qui nous aime, la plus grande absence d’égards et la sévérité la mieux intentionnée sont l’aide la plus aimante!